De rage et de convictions
Il est des moments où le combat se fait plus fort, où l’exaspération nourrit une volonté farouche de s’opposer, de se faire entendre. Les manifestations massives du 29 janvier dernier portent un nouveau message, terriblement fédérateur : Nous ne nous laisserons pas faire. Il a transcendé les camps, public et privé, trop souvent opposés. Il a rassemblé les revendications. Il a unifié les syndicats, la Gauche et les mouvements populaires.
J’y vois un échec de la politique de Droite, que l’UMP et le Gouvernement tentent de mettre de manière malhabile sur le dos de la Crise ou d’une Gauche revigorée qui attiserait les haines. Ces arguties éculées, servies par les conservateurs depuis tant d’années, sont une preuve supplémentaire de leur aveuglement. Elle est confirmée par les récentes déclarations de JF Copé, président du Groupe UMP de l’Assemblée nationale qui dit « vouloir privilégier l’aide aux entreprises » dans la lutte contre la crise.
Il est loin le Président du pouvoir d’achat, alors que les banques annoncent tour à tour des résultats 2008 particulièrement généreux et que des filières entières crèvent d’un recul de la consommation. L’idéologie ultralibérale de N.Sarkozy inonde d’inégalités un pays fragile, avec un plan équivalent à 0,5 % du PIB en argent frais, là où les préconisations sont de 1,5 % !
Un cruel Besoin de gauche
Pierre Moscovici avait ainsi conclu un de ses derniers post sur son blog. Et il avait tant raison. Notre pays souffre de cet étouffement, d’un étranglement progressif des mains d’un Président omnipotent, intolérant, destructeur et tentaculaire !
Le Parti socialiste, populaire, a très vite pris la mesure d’une crise dont on sentait les dégâts arriver depuis plus d’un an. Au travail dès 2008, dans le cadre du Congrès, nourri de réflexions nées des premiers combats contre N.Sarkozy, le Plan de relance du PS est cohérent, équilibré, solidaire et juste. Il intègre notamment les différentes évolutions des filières industrielles, les nécessités d’un système d’éducation et de formation renforcé et la volonté de soutenir les bas salaires et la consommation des ménages. Certes les socialistes auraient pu aller plus loin, notamment en préférant monter à 1000 € le « chèque crise » plutôt que d’avancer l’idée d’une baisse de la TVA.
Mais il constitue une réponse implacable et lourde de sens à une Droite solidement ancrée dans l’archaïsme. Il est un écho concret au Besoin de Gauche réclamé par les Français ces derniers mois ! Il est enfin le résultat d’un mélange détonant, bousculant les injustices, fait de rage et de convictions.
Ludovic FREYGEFOND Président de Socialisme & Démocratie Gironde Maire du Taillan-Médoc, Conseiller régional d’Aquitaine
Nous serons là
Mais comment avons-nous pu, nous, socialistes, en arriver là ?
Il n'est pas temps encore de répondre en tout point à cette question. Même si chacun peut mesurer avec lassitude, fatalisme ou indignation, les ravages provoqués par une personnalisation excessive des débats au sein du Parti Socialiste, par un affrontement brutal et parfois irrationnel entre les tous pour et les tous contre.
Nous avons soutenu, avec les militants regroupés au sein de ce qu'il est convenu d'appeler la motion A, la démarche de Bertrand Delanoë. Nous restons convaincus qu'il était le seul, avec l'équipe qui l'entourait, à pouvoir surmonter l'affrontement pour tendre la main aux uns et aux autres et reconstruire ainsi un parti plus uni et plus efficace. Tel n'a pu être le cas. Puis, Bertrand Delanoë a choisi de choisir et de s'engager avant le vote des militants. Nous respectons sa position, notre amitié et notre désir de continuer à construire ensemble restent intacts. Mais nous nous en sommes tenus, pour notre part, à la liberté de vote des militants. Nous ne voulons pas, à quelques heures d'un vote serré et qui devrait trancher la question du Premier secrétaire du Parti socialiste, aggraver les blessures ou approfondir les cassures. Les adhérents feront leur choix en conscience. Nous leur faisons confiance.
Et préparons dès maintenant l'avenir ! Oui, l'avenir immédiat et au-delà. Recoller les morceaux brisés d'un Parti socialiste blessé, le remettre au travail, le seul qui compte pour critiquer cette droite plus arrogante encore, plus dure encore dans la crise, plus inefficace aussi ; et proposer une alternative ambitieuse et crédible : voilà ce qui nous attend. Les Français souffrent durement et profondément. Ils vont souffrir davantage encore avec la politique de Nicolas Sarkozy. Après la crise financière, le crise économique frappe notre pays et va s'aggraver encore. La crise sociale perce déjà avec son cortège de chômage, de difficultés et de désespérances.
Nous serons là pour construire, dans le respect du choix des militants, avec les dirigeants qu'ils se seront donnés, cette alternative indispensable. Car le désespoir, comme la colère ne sont jamais bons conseillers ! Nous serons là, socialistes fidèles à nos racines et tournés vers l'avenir, pour faire face à nos responsabilités et accompagner une nouvelle génération, indispensable mouvement pour que le Parti socialiste adapte par de nouveaux visages et de nouveaux talents, sa réalité humaine à celle de la société.
Nous serons là parce que la démocratie ne fonctionne bien que lorsque, face à la force au pouvoir, s'exprime une opposition efficace.
Nous serons là, car il faudra bien couper le fil dramatique de cette tragédie grecque qui condamnerait, sinon, le socialisme à se dissoudre dans l'émiettement ou l'affadissement.
L'espoir nous anime ; la volonté nous guide ; ne subissons pas l'avenir, écrivons-le, ensemble !
Pierre MOSCOVICI Député du Doubs
Michel SAPIN Député de l'Indre
Appel à voter de Pierre Moscovici
Chers camarades,
Au cours des semaines passées, j’ai eu plaisir à venir à votre rencontre, aux quatre coins de la France, à débattre avec vous sur les grandes orientations soumises à vos suffrages, à échanger sur l’avenir de notre parti. Jeudi prochain, 6 novembre, vous êtes appelés à voter sur les motions, dans le cadre du 75ème Congrès de notre parti.
Ce vote est essentiel. Il intervient alors que nous vivons une très grave crise financière et économique. Il intervient aussi à un moment paradoxal. Jamais nos idées n’ont été autant d’actualité et, pourtant, jamais nous n’avons autant peiné à nous faire entendre. D’un côté, notre conviction que la puissance publique doit prendre toute sa part dans la régulation du marché est reprise par tous, même par Nicolas Sarkozy qui en a fait le fil conducteur de ses derniers discours mais pas de ses actes ! De l’autre côté, le Parti est encore trop souvent perçu comme un parti cacophonique, au sein duquel les décisions ne sont pas toujours respectées.
Notre première responsabilité, en tant que militants, est de nous rendre aux urnes dans nos sections : seul un vote important donnera à nos orientations politiques et à nos propositions la légitimité incontestable dont elles ont besoin pour exister dans le débat public et pour peser sur le cours des choses.
Notre seconde responsabilité de militants, c’est de faire un choix clair. Chacun est libre de son appréciation, et le débat, quand il est bien conduit, est tout à l’honneur de notre parti. Pour ma part, je vous appelle avec force à voter pour la motion A, conduite par Bertrand Delanoë et que j’ai signée. C’est une motion cohérente par son engagement réformiste et européen. C’est une motion qui veut remettre le parti au travail : elle propose, sur ma suggestion, des conventions thématiques sur tous les grands sujets à trancher par les militants. Elle ne confond pas 2008 et 2012, puisqu’elle dissocie le choix du premier secrétaire et le choix de notre candidat à la présidentielle, qui interviendra en 2011 selon des modalités qui seront choisies par les militants. C’est une motion équilibrée, puisqu’elle comporte des camarades d’expérience en même temps que des hommes et des femmes de renouveau. C’est enfin la seule motion à vocation majoritaire qui respecte vraiment les militants, en leur indiquant dès aujourd’hui quel est le chef d’équipe qu’elle propose pour animer le parti.
De votre vote dépend l’issue de notre congrès. Que la participation soit faible, et nos propositions seront affaiblies. Que les motions ne soient pas clairement départagées, et c’est à Reims, entre quelques hommes d’appareil, que risque de se jouer l’essentiel, au détriment de la souveraineté des choix militants. Il est décisif qu’une motion structure la future majorité afin que le Congrès soit un Congrès de changement et non d’arrangements. A vous, par votre vote, de donner une orientation claire à notre parti. A nous, ensemble, de réussir le cycle politique qui s’ouvre avec les élections européennes de 2009, se poursuit avec les régionales de 2010 et les cantonales et sénatoriales de 2011, pour s’achever en 2012 avec les présidentielles et les législatives.
Dans tous ces combats qui se préparent dès aujourd’hui et dont le sort se joue d’abord à Reims, vous pouvez compter sur moi.
Amitiés socialistes,
Pierre Moscovici
QUI SOMMES NOUS ?
Socialisme & Démocratie Gironde rassemble des sociaux démocrates, membres du PS ou sympathisants, qui veulent contribuer à une rénovation du parti socialiste basée sur la défense et l’actualisation de ses valeurs.
Socialisme & Démocratie Gironde réunit des militants, des élus locaux, des bénévoles associatifs et syndicaux, investis dans l’action locale et qui souhaitent créer, au sein de cette association, un espace de réflexion, de cohésion et d’information pour l’ensemble des sociaux démocrates de la Gironde.
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